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L’histoire du barbet :

L’avis d’un historien. 

  

                                        

Le barbet a croisé ma route  voilà déjà quatre ans, et depuis,

je n’ai cesse de m’informer à son sujet, et plus particulièrement en ce qui concerne son passé dans l’histoire. A ce sujet, je tiens à remercier Madame Fabre, responsable de la Médiathèque de la SCC, et sa collaboratrice Mademoiselle Ratiarson pour leur aide et leur grande disponibilité lors de mes recherches en leurs locaux parisiens.

                            J’ai étudié l’Histoire à l’Université Libre de Bruxelles de 1976 à 1980 et obtenu cette même année le grade de Licencié en Histoire. Après une carrière dans le secteur commercial, je suis revenu à mes premiers amours et j’ai obtenu le grade d’Agrégé en Histoire en 2005.

 

                           

 

                            Le travail de l’historien est passionnant, mais difficile, tant il demande patience et objectivité. L’historiographie de l’Histoire nous a montré à quel point les dérapages étaient nombreux : mauvaises interprétations des sources, erreurs de traduction ou pire encore, recherches orientées et raccourcis faciles… Il diffère de celui du journaliste de part son aspect à être hors du temps, mais tous deux font partie de ce qu’on appelle parfois le « quatrième pouvoir ». Le journaliste et l’historien jouent, chacun à leur niveau propre, un rôle dans l’évolution des idées et des mentalités.

                            Les chercheurs, tout comme les professionnels de l’information se doivent de respecter un » code de déontologie » ! Celui-ci préconise notamment : « de publier une information de qualité, en exerçant son esprit critique, ce qui impose de douter méthodiquement de tout. » Mais le plus important est sans doute de distinguer clairement les faits et les commentaires, ce qui nécessite une adhésion totale au principe de l’Objectivité. Or, ces dernières années, une nouvelle forme de « journalisme » est apparue avec le développement d’Internet et de la photographie numérique, permettant à de simples individus de diffuser facilement textes et images sur la Toile, avec les risques que l’on connaît.   

 

                            La lecture des nombreux textes sur l’histoire du barbet, m’a  amené à constater que, comme en Histoire, les auteurs de ces écrits se sont en général fortement inspirés d’autres écrits antérieurs sans se poser les traditionnelles questions de la véracité des sources. C’est ainsi que j’ai décidé d’aborder dans cet article, d’une part la  théorie « des origines africaines du barbet » qui a été reprise par beaucoup, et la théorie « du barbet ancien ou des trois lignées » qui apparaît aujourd’hui sur le web et qui pourrait bien, elle aussi, être malheureusement reprise et recopiée comme paroles d’évangiles.

 

                            Dans son  » Histoire Naturelle », une énorme encyclopédie réalisée de 1749 à 1788 par Buffon (1), on peut lire que la barbet est originaire de Barbarie, c’est-à-dire d’Afrique du Nord (Vol V. p 207 et 227) Quelle drôle d’idée me direz vous ! Il est difficile d’imaginer des chiens d’eau aux poils frisés et laineux dans les plaines d’Afrique. Et pourtant, cette théorie a traversé les siècles pour ressurgir dans les années ’50, et se retrouver encore aujourd’hui sur de nombreux sites amateurs.

 

(1)           Buffon (Georges – Louis Leclerc de Buffon, 1707-1788) entouré de collaborateurs a entrepris ce travail colossale (36 volumes), alors même que Diderot et d’Alembert publiaient leurs fabuleuse « Encyclopédie »  (28 vol). Il convient de remettre dans le contexte des « Lumières » cette volonté intellectuelle de rassembler les connaissances du passé et d’en faire profiter les générations futures.

 

 

                            Madame Sophie Licari (2), dans son remarquable article sur les caniches (Vos Chiens, juillet-Août 2007, n° 255) nous fait part du fruit de ses recherches sur le sujet, et l’on comprend mieux dès lors comment un

intellectuel, juriste, naturaliste du XVIIIè a pu imaginer des origines africaines au chien du type barbet.

                            « Dans l’ »Historia Animalium » (1551) du naturaliste suisse Conrad Gessner, le chapitre consacré aux chiens se termine par la description d’une étrange variété, le « Canis Getulus ». (Getulia est un des noms antiques de


 

 

(2)           Archéologue, journaliste, romancière, Sophie Licari née en 1962 a publié un roman historique en 2003 ( L’Or et le Sang), mais reste sans doute plus connue par le grand public pour ses articles éclairés sur le monde canin. Outre des articles de vulgarisation pour différents magazines, elle réalise pour la S.C.C. des dossiers très scientifiques et complets, tels que celui qui vient de paraître dans la Revue Officielle, n° 145 et 146, sur « La domestication du chien ».

 

l’Afrique du Nord). Le texte brosse le portrait d’un animal à tête de chien, …... à la fourrure très touffue particulièrement au niveau des épaules, avec une tête pointue et noire, une voix de chien et une démarche de singe. Le dessin qui l’accompagne peut faire songer à une sorte de caniche … «

 

                   « Un siècle plus tard, en 1658, paraît l’ouvrage «  History of

fourfooted Beasts and Serpents «  d’un certain Edwards Topsell, qui reprend le fameux dessin du « Canis Getulus ». On aura compris que ce soi-disant Canis, n’est autre que le babouin. Mais, « Il est très probable qu’en lisant Gessner, Buffon ait cru que le barbet pouvait se comparer à ce chien d’origine africaine »

 

                            A la fin du 19ème siècle, un zoologiste autrichien, Léopold Fitzinger (3) reprend la théorie des origines africaines du caniche. Mais, comme le précise J.C.Hermans (4) dans son travail sur le  barbet ancestral, »Les cynophiles français n’ont pas suivi Fitzinger ; ni Pierre, ni Paul Mégnin ne font venir le barbet d’Afrique (Le Chien, 1932) Il est vrai que le fameux Dictionnaire Littré avait déjà quant à lui émit de sérieux doute sur cette théorie dès 1872 !               En fait, il faut attendre 1958 et la première parution du livre de Jeancourt-Galignani (5) pour retrouver la théorie en question. »…Dès lors, elle sera reprise par tous et se retrouve encore aujourd’hui sur bon nombre de sites consacrés aux barbets, et même certaines encyclopédies récentes. (6)

 

 

(3)          Né à Vienne en 1802, Léopold Fitzinger quitta l’école dès l’âge de 15 ans, et entra au service du Musée d’Histoire Naturelle de la ville. Il y travailla pendant plus de 25 ans et publia de nombreux ouvrages, principalement sur le monde des reptiles. Il écrivit cependant un livre sur les races de chiens (« Der Hund und sein Racen », Tubingen, 1876) dont il est question aujourd’hui.

(4)          Hermans. J.C. présida le «  Club du Barbet et Autres Chiens d'Eau » de 1980 à 2001.  Il publia à compte d’auteur en 2000  « Le chien chez les naturalistes de l’Antiquité au XIXème siècle. « (Ed. de la Barbette), et deux ans plus tard « Chiens de France, d’hier & d’aujourd’hui «. Il est juge de la Société Centrale Canine pour une quarantaine de races, dont les Chiens d'Eau, les Dogues, les Chiens d'Arrêt, les Bouledogues et les Bichons.   

(5)          Jeancourt-Galignani (Madame) : Les caniches et leur élevage, 1958, Crepin-Leblond, p.189, qui fut Secrétaire, puis à partir de 1952 Présidente du Club du Caniche. A ne pas confondre avec Antoine Jeancourt-Galignani, un grand chef d’entreprise, qui fut lui Directeur de Total, Paribas, AGF…etc.

(6)          Encyclopédie Mondiale des Chiens ; les 331 races reconnues à travers le monde : Paris, Ed.De Vecchi, 2008. P 689.

 

 

 

           

                          Si la question de l’origine d’une race est presque toujours impossible à établir (considérons que les races de chiens sont aussi artificielles que les frontières des hommes !), au Moyen-âge, c’est par le terme « barbet », signifiant barbu, qu’on désigne une version française de chien d’eau. Il s’agit de chiens au poil long et frisé particulièrement bien adaptés à l’eau et au climat rigoureux. Les sources écrites et iconographiques suggèrent qu’il est répandu dans les régions d’Europe occidentale intégrant des biotopes favorables aux oiseaux aquatiques : à l’époque, les zones marécageuses étaient beaucoup plus répandues qu’aujourd’hui ! On ne peut ainsi attribuer au chien d’eau une origine géographique précise, il est en quelque sorte « européen », même si sa désignation précoce en langue française peut constituer un indice.

 

 

                       La théorie du barbet « ancien », ou barbet » français »,  ou « des trois lignées » est, quant à elle beaucoup plus récente, mais présente également un intérêt, dans le mesure où elle est présentée dans un emballage pseudo-historique qui pourrait facilement convaincre n’importe quel lecteur non averti.

                       Celle-ci a été développée par E. Fichter, éleveuse de barbet, et se retrouve sur le site de « PronaturA France », mais aussi dans la Revue Officielle du Club du Barbet, du Lagotto et autres Chiens d’eau   (janvier 2009,  n° 94), et sur ses sites personnels. Mais que dit cette théorie ?

 

 « Le race n’a jamais été « éteinte » au 20 ème siècle comme il a été dit, car un grand nombre de documents en ma possession sont tirés des archives de la Société Centrale Canine à Evreux, en France. Les documents concernant le Barbet, leurs résultats en expositions canines ainsi que les photos et témoignages sont une preuve parmi d’autres, de son existence…et aussi de sa très grande biodiversité d’après Grégoire Leroy, ingénieur doctorant CIFRE à la Société Centrale Canine «… «  J’ai pu remonter 3 lignées dont une, la principale, à 1886, grâce à tous les documents qui m’ont été fournis sur l’existence du griffon barbet / barbet français. »  

 

Voyons donc de plus près les trois affirmations de l’auteur, à savoir :     

 

                La race n’a jamais été éteinte.

 Elle possède une grande biodiversité.

                Il y a au moins 3 lignées « anciennes » de barbet.

 

 

 

                        Si la race n’avait jamais été éteinte, il existerait des pedigrees officiels depuis 1886 jusqu’aujourd’hui, et sans interruptions !

Mais l’auteur elle-même précise : « Le Barbet peut être retracé à 1886 en phénotype et jusqu’en 1925 en génotype ».

 

Mais qu’est ce qu’un génotype, et un phénotype ?  

a)    Génotype : « Patrimoine génétique d’un individu dépendant des gènes hérités de ses parents, qu’ils soient exprimés ou non (opposé à phénotype) ».

b)   Phénotype : « Ensemble des caractères individuels correspondant à une réalisation du génotype, en fonction de certaines conditions de son milieu ».

                            Autrement dit, le génotype dépendant bien des parents, on peut grâce à lui prouver que des chiens sont frères et sœurs ou qu’ils ont un ou plusieurs parents en commun. Alors que le phénotype ne correspond qu’aux caractères visibles d’un individu. (Exemple: les personnes qui vivent dans le sud de l’Europe ont la peau plus brune que les gens du nord. Le soleil a augmenté la pigmentation de leur peau. On ne peut en aucun cas en déduire que tous les gens du sud ont les mêmes ancêtres ! )  Il en est de même pour les chiens. Des chiens qui ont le même phénotype auront la même allure, le même type, mais ça ne prouve pas qu’ils descendent du même ancêtre.     

                            Quand E. Fichter écrit : « Le Barbet peut être retracé à 1886 en phénotype «, il y a une  incohérence dans sa phrase : une race peut être retracée en génotype, mais pas en phénotype ! Son affirmation de pouvoir faire  remonter le Barbet à 1886 en phénotype est fausse. Pour étayer sa thèse, l’auteur nous présente une série de photos. Le but ? Nous montrer que ces chiens, ici Pilote 1886 et Hourri (1992-2007) ont un style proche, et que donc ils ont le même ancêtre. Comme nous l’avons expliqué plus haut, une photo, qui représente une partie du phénotype d’un individu, ne suffit pas pour pouvoir en déduire une parenté quelconque.

                   Examinons avec plus d’attention la deuxième partie de sa phrase : « Le Barbet peut être retracé à 1886 en phénotype et jusqu’en 1925 en génotype «. Nous pourrions remonter en génotype les origines du barbet à 1925 ? Elle nous présente ainsi une série de pedigrees officiels (LOF ou VBBFL) qui semble défendre sa thèse 

 

 « Besef de Floirac LOF, Heros de Floirac, Hourrie (Mme Pêtre) LOF, S’Gandar LOF, Sammy LOF, Poppenspaller’s Weinhex VBBFL, Compay II de la Serve de la Chapelle d’Alexandre LOF, Dixie Chic de la Serve de la Chapelle d’Alexandre LOF » Notons cependant :

1/ Heros de Floirac n’est pas LOF. Quelle preuve avons-nous alors de ses origines ? 

2/ Besef de Floirac est bien LOF, mais ses parents sont un bouvier des Flandres « Medor », et un pointer « Timbale », dixit M.E. Fichter… Besef étaient donc un Barbet « reconstitué ».   Aucun de ses parents n’avait du sang de Barbet.  

 
                          

 

 

 

3/ Hourrie LOF, est la fille de Besef et de Piram ( Pyrham ).  Besef, nous en avons parlé plus haut, mais le cas de Piram est également digne d’intérêt !

Madame Fichter nous présente des documents à propos d’un chien qui s’appellerait tantôt Piram né en 1932, tantôt Pyrrham né en 1927. Et qui selon les sources appartenait soit à Mr. Le Houelleur, soit à Mr. » B……. » ( illisible).

Alors, s’agit –il d’un chien ou de deux ? L’éleveuse choisi , on ne sait sur quelle base , qu’il n’y a qu’un seul animal, et qu’il est né en 1927 …La seule chose raisonnable à affirmer, est que dans tous les cas ce ou ces chiens sont rentrés au LOF à titre initial c-à-d sans parents connus.

 

                    

 

 

4/ S’ gandar, que E. Fichter nous présente à la suite d’Hourrie, vu la présentation faite par l’auteur nous pourrions croire qu’ Hourrie est la mère de S’Gandar. Et bien non, S’Gandar est un chien LOF mais, à titre initial. C'est-à-dire d’origine inconnue ! Hourrie n’est pas sa mère, comme le montre « la liste des géniteurs » disponible à la S.C.C.

 

 

5/ Dans le pedigree complet de Compay II, on retrouve  une chienne Hourri di Barbochos  Reiau de Prouvenco. Mais attention, les noms se ressemblent, mais il ne s’agit pas de la même chienne ! Hourrie de Floirac est née le 15/08/1933, alors que Hourri Di Barbochos  Reiau de Prouvenco est née le 24/06/1992, soit 39 ans plus tard, et on ne retrouve aucun ancêtre commun dans les pedigrees de ces 2 chiennes. La chienne Hourri que l’on retrouve dans les pedigrees de  CompayII et Dixie Chick n’a rien à voir avec la chienne Hourrie de 1933 !

Hourrie avec un « e » est la chienne de 1933, Hourri sans « e » et la chienne de Mme Pêtre. Dans ces conditions, quand l’auteur parle de « Hourrie (Mme Pêtre)» de qu’elle chienne parle t’elle ? Une incohérence de plus.


 

 

L’affirmation de E. Fichter « Le Barbet peut être retracé … jusqu’en 1925 en génotype «  est infondée. Rien ne prouve dans les pedigrees que Dixie Chick soit la descendante de Besef ou de Hourrie de Floirac.

 

Pourquoi E. Fichter  n’arrive-t-elle pas à prouver que l’on peut retracer en génotype une lignée de Barbet depuis 1925 ?

 La raison est simple : entre les années 1939- 1966, aucun Barbet n’a été inscrit au LOF !  Les chiens inscrit au LOF à partir de 1966 le sont tous soit à titre initial) ou alors, il s’agit de chiens d’autres races qui ont servi à reconstruire le Barbet. Son affirmation « La race n’a jamais été « éteinte » au 20 ème siècle «  est fausse.  Entre 1939-1966 le Barbet était une race éteinte.      

       

                    Ensuite, s’il est vrai que le barbet présente aujourd’hui une grande diversité génétique,  Monsieur Grégoire Leroy n’a jamais évoqué le passé de la race, et encore moins des soi-disant lignées anciennes. Au contraire, ce scientifique a affirmé : « En ce qui concerne le Barbet, le fort taux d’hétérozygotie contraste fortement avec les analyses généalogiques, puisqu’il indique une variabilité très élevée dans la race. En fait, un tel résultat peut-être relié à la reconstitution au moins partielle à partir de races diverses (caniche, Cao de Agua …) dont le barbet a fait l’objet au cours des trente dernières années.                     

 

Cette reconstitution a du apporter une grande qualité de variabilité génétique dans la race, qui n’a été que peu érodée par la consanguinité mise en évidence par la généalogie. » (7)  

 

         Il est donc tout à fait incorrect, voire mensongeux, de laisser croire qu’une éventuelle grande « biodiversité » chez le barbet serait la caractéristique d’une race ancestrale qui aurait traversé les siècles. Au contraire, Mr Grégoire Leroy précise bien que cette grande diversité génétique est du à la reconstruction partielle de cette race à partir de races diverses.

Cette étude a été réalisée avec des Barbets provenant de diverses origines.  Tous les Barbets peuvent donc se prévaloir de cette diversité génétique et non pas seulement ceux de l’un ou l’autre élevage.

 

                            Enfin, en ce qui concerne les fameuses 3 lignées dont l’auteur nous parle abondamment, il convient sans doute de faire une mise au point avant même de poursuivre tout analyse. Dans son ouvrage « Génétique et sélection chez le Chien » (Paris – Nantes, 1997, p.167), le Docteur Bernard Denis donne la définition d’une lignée : « La lignée comprend l’ensemble des descendants en ligne directe d’un ancêtre donné (mâle ou femelle) ou d’un couple donné, avec toutefois possibilité d’apport de sang extérieur à chaque génération : il suffit que l’un des deux géniteurs descende de l’ancêtre considéré pour que la lignée se maintienne. » Il est donc tout à fait inopportun, dans le cas qui nous occupe de parler de lignées ! Plus normal serait l’appellation « type de chien », mais bien entendu cela enlèverait toute crédibilité à la dite théorie.    

                            Sans aller jusqu’à l’analyse mot à mot, notons cependant quelques remarques concernant le sérieux du dit travail, et ceci par lignée :

 

a)    Lignée de Floirac et du Mas de la Chapelle

C’est à partir de cette lignée que nous avons montré la différence entre phénotype et génotype ; voir plus haut.

 

b) Lignée 2: Barbet X Chien de Crau

«  Balthazar, un chien de Crau avait été utilisé par le Docteur Vincenti, affixe Mas de la Chapelle, à Graveson, dans les années 1930 pour faire une retrempe avec un barbet français issu de la lignée de Floirac de Monsieur Le Houelleur.

 

 

 

(7)          Diversité génétique au sein des races Barbet et Lagotto Romagnolo

Extrait de la Thèse de G. Leroy, Revue officielle du Club du Barbet, du Lagotto et autres Chiens d’eau, n°94, janvier 2009.

 

 

 

 Il existe plusieurs documents l’attestant. Balthazar venait du Mas de l’Amarée. Il était né de Pébrale et de Copain, et nous avons aussi les filiations des deux côtés de ses parents ! » E. Ficher nous parle de documents, prouvant cette retrempe dans les années ‘30,  mais ceux-ci sont manuscrits et non officiels.( cf.7 mars 1936, Vincenti ) De plus, si cette retrempe a effectivement eu lieu, elle n’a eu aucune descendance officielle…

                       Enfin, notons que le berger » de Crau » n’est pas reconnu comme race par la SCC, et que l’affixe du « Mas de l’Amarée » n’est pas repris dans la liste officielle des affixes de la FCI…

« D’autres retrempes avec cette belle race locale, cette fois on été effectuées par Madame Pêtre, fille du Dr. Vincenti, dont l’affixe est ; Barbocho  Reiau de Prouvenco, à côté de Tarascon, à St Gabriel ».

 Là aussi, nous n’avons aucune preuve de ces retrempes…

 

Pour pouvoir parler de lignées, il suffit d’après le professeur Denis : » que l’un des deux géniteurs descende de l’ancêtre considéré pour que la lignée se maintienne. » Il est donc tout à fait inapproprié ici de parler de lignées.

Il ne s’agit que de « ouï-dire ».

Pour illustrer cette lignée  E. Fichter, nous parle de : Joyeuse et de  U’Gribouille. Joyeuse est née en 1974, et elle a eu des chiots avec U’Gribouille en 1977. Cette lignée remonte donc à 1974, comme la plupart des lignées actuelles de Barbets.  Il ne s’agit donc pas d’une ancienne lignée de Barbets, comme on voudrait nous le faire croire !

 

c) Lignée 3 : Barbet X Griffon Boulet.

«  Le griffon Boulet (7 ème groupe des chiens d’arrêt) est une race éteinte, et son Standard a été retiré du fichier de la SCC. Noé, le barbet était probablement un griffon – boulet confirmé ATI (à titre initial) car on confondait souvent les griffons à poil laineux entre eux. »

 

Deux remarques s’imposent :

 D’abord, « Noé était probablement un Griffon - Boulet ». L’auteur précise bien « Probablement ». Pour la SCC, Noé est un chien aux origines inconnues. Quand un chien de race est utilisé pour faire une retrempe, cela doit apparaitre dans les pedigrees. C’est ce qui a été fait pour le Barbet avec des caniches (ex : Bruss du haut Pacquis ).

Faire reposer une lignée sur du « probablement » est insuffisant pour tirer une quelconque conclusion. Ensuite, Noé étant né le 01/04/1977, on est bien loin d’une lignée ancestrale !  

 

        

                  Enfin, que peut-on conclure à propos de cette théorie qui veut que la race du barbet ne se soit pas éteinte, car quelques « lignées » auraient traversés le temps – intactes - jusqu’à nous ?

                             Que cette théorie s’oppose à la version officielle de la S.C.C. qui veut que le barbet étant une race éteinte au début du siècle, elle fut redémarrée dans les années 1970. Et qu’il n’y a donc pas une lignée qui soit plus ancienne ou plus « pure » que les autres !

                            Que cette théorie tente à faire croire qu’il y aurait donc deux sortes de barbets, les « anciens » et les » modernes », ce qui est faux. Toutes les lignées actuelles de Barbets datent de la même époque.

                             Que cette théorie veut se donner de la crédibilité en :

- utilisant des termes scientifiques (Phénotype et Génotype)  

- détournant les paroles de scientifiques comme G. Leroy

-« emballant » sa théorie d’un pseudo-historique qui ne repose que sur des  inexactitudes, et des documents utilisés à mauvais escient.  

                            Qu’enfin, il était pour moi, historien, important de mettre en lumière le danger de cette théorie qui, petit à petit, gagne du terrain chez les internautes, et qui, à terme peut facilement faire des « disciples ». Car en l’occurrence, dans le cas présent, on parle bien de croyance et certainement pas de science ou d’histoire !

 

 

 

                            Alain  Lanckmans

 

 

 
   
TRADUCTION  
   
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